mardi 12 août 2008

"première saucette" vue et sentie par Michou...

photo ©stéphane castellon 2008

C’était à première vu un matin comme les autres… Un ciel bleu, agrémenté par ci par là par de magnifiques nuages blanc et un calme serein y régnait. Un calme inhabituel… Même les oiseaux semblaient dormir. Toujours est-il que pour ma part, cette eau me donnait l’impression à chaque fois de rajeunir. Ça me vivifiait à un tel point que j’ai vite pris l’habitude d’y aller chaque mois… et bientôt, chaque jour. Ce coin de paradis, cette vue me semblait tant familière que j’ai du me résoudre à me dire que j’y étais sûrement déjà venue étant enfant.

Ce matin là, j’étais debout à 5h30. Pour ceux qui me connaissent, à cette heure là… je suis généralement dans un sommeil profond… J’étais donc éveillée… et drôlement allumée. C’est alors que je pris ma bicyclette et mon sac à dos et je me rendis sur les abords du lac. C’était d’une magnificence sans fin… Telle une nappe d’huile, l’eau semblait ne plus avoir de vie et reflétait les peintures du ciel. Le vent dormait et les arbres regardaient tous au milieu du lac. J’étais inspirée… et sans crainte. J’étais comme un ange à qui on a donné la permission d’être sur terre pour un court instant. Et des larmes sont montées… J’étais submergée de gratitude d’être en vie et heureuse de pouvoir assister à un tel moment de paix. Je sentais en moi une force infinie… Une force de vivre sans fin, sans mort aucune. Et je la vis. Telle une libellule émeraude transparente, elle est sortie doucement du lac, sans créer le moindre mouvement sur l’eau. L’aube jetait sur elle une lumière quasi lilas et je pouvais voir son léger battement d’ailes… si fragile et si gracieux! Je n’avais jamais rien vu d’aussi majestueux. Ses cheveux roux descendaient en cascades jusqu’à sa taille et son sourire faisait écho au mien. Je ne pouvais même pas cligner des yeux tellement je ne voulais rien manquer… Étais-je donc en train de rêver? L’amour ressentie me confirma que non… C’était fort, vrai et les frissons sur ma peau témoignaient du moment que j’étais en train de vivre.

J’étais en train de voir la plus belle fée du monde.

Spontanément, j’enlevai mes vêtements, sans la perdre de vue et allai la rejoindre dans le lac. Je me laissai porter jusqu’à elle… sans la moindre hésitation. J’arrivai près d’elle et ne put m’empêcher de la regarder droit dans les yeux. Ce que j’y vis me laissa sans mot… une infinitude d’étoiles brillantes de couleur miel et or. Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau. Elle avait une bouche et un sourire parfaits, elle semblait faite d’une autre matière… c’était extraordinaire. Et elle me prit dans ses bras, tendrement, avec une infinie douceur. Je pleurai, longtemps. Le bonheur me transportait… J’étais dans les bras de ma mère. Car dans mon dos, sous ma peau… j’avais moi aussi, de belles grandes ailes translucides vertes et mauves sur lesquelles ont pouvaient voir clairement mon nom, Wanhia… Mes ailes se déroulèrent comme un papier parchemin, sans douleur et dans une explosion d’étincelles! Ce lac était donc ma maison…. J’étais une métisse : moitié fée, moitié humaine. Et ce jour là, ma mère me fit don de ses connaissances et je pu comprendre l’étendue de mes capacités. J’ai pu comprendre ma mission sur cette planète… Éduquer les hommes sur la seule façon de vaincre la peur : l’Amour.

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